Pôle mobilités Aurillac - Conception du projet

Aurillac, une ville à la campagne. C'est le fil rouge qui a guidé AtelierGeorges, maître d'œuvre aux côtés d'Ingérop, Noctiluca et Igetec, dans la conception de ce nouveau lieu de convergence et d'interconnexions entre les différents modes de transport, qui transforme le quartier de la gare.

Place Pierre Sémard

La place Pierre Sémard et le parvis de la Gare se sont métamorphosés au fil des travaux. L’objectif était de créer une zone de flux apaisée. Le sol nivelé et les trottoirs élargis ont pour but de faciliter les déplacements et l’accessibilité des piétons. Les zones de circulation, de stationnement (voitures, deux-roues, vélos, taxi) et piétonnes sont délimitées par différents types de revêtement (enrobés, bétons et différents grains de béton) et des systèmes de plantation. Le stationnement longitudinal permet d’aérer l’espace au devant des commerces afin de créer un véritable dynamisme commercial dans ce quartier.

Parkway, parkings

A partir du rond-point de Lescudilliers la voie principale, dénommée rue Emilie et Germaine Tillion, emprunte depuis le 25 mai un nouvel itinéraire paysager entre le pied du talus et les voies ferroviaires. Sur 500 mètres, ce parkway se compose de 3 voies : 2 " motorisées " larges de 3 mètres chacune ; une voie verte de 4 mètres réservée aux usages piéton et cyclable pour encourager des mobilités plus respectueuses de l'environnement. L'aménagement a été réalisé avec des enrobés, des bétons sablés, des revêtements et bordures de couleurs différentes pour matérialiser la signalisation et les usages, ainsi que des espaces végétalisés. 

Le Pôle mobilités Aurillac est également doté de 2 parkings où, dans un but d'optimisation des espaces disponibles, le stationnement est organisé en épi (marche arrière) : 

• le parking de la Gare propose 158 places, dont 40 réservées aux agents de la SNCF ; il est doté d'un contrôle d’accès depuis septembre, le stationnement y reste gratuit à titre expérimental ;

• le parking-relais, dédié principalement aux usagers de la navette propose 201 places ; l’accès y est également contrôlé. Un ticket gratuit servant de titre d’accès à la navette est délivré à l'entrée

La Halle Sernam : nouvelle gare routière

Pièce maîtresse du futur Pôle d'Echange Intermodal, la halle Sernam (ancienne halle de marchandises) est réhabilitée et est devenue la nouvelle gare routière. Un bel hommage au passé ferroviaire de cet édifice. La halle est transformée en un vaste espace ouvert sur son environnement, les quais couverts permettent une attente à l'abris des intempéries, les bus et les cars circulent en boucle autour de l'édifice jusqu'à leur arrêt, avant de regagner les nouvelles voies de circulation.

A l'intérieur de la gare routière sont implantés deux petits bâtiments en bois brûlé et polycarbonate à l'esthétique originale et contemporaine. Ils accueillernt la salle de repos pour les conducteurs, les points d'information voyageurs, des abris vélos sécurisés, des locaux techniques et d'entretien et des sanitaires. L'accès des usagers se fait aux deux extrémités de la halle, depuis la voie verte réservée aux piétons et aux modes de déplacement doux. L'ensemble des ouvrages réhabilités sont traités en harmonie avec l'esprit des lieux : brique, béton, bois, acier…

Le paysage, l’histoire et le développement durable : parties intégrantes du projet

L'aménagement du Pôle mobilités et notamment l'ouverture du nouvel axe de circulation vers la gare a ouvert des perspectives inédites sur le Puy Courny, les toits du centre-ville d’Aurillac et les Monts du Cantal ; à l’inverse, en direction du sud, c’est l’horizon vallonné de la Châtaigneraie qui se dessine… Il est structuré par de nouveaux espaces végétalisés, réservoirs de biodiversité, qui relient le talus paysager au panorama alentour. Cette voie longe la pièce maîtresse du site, l'ancienne halle de marchandises Sernam qui, réhabilitée, abrite désormais la gare routière. Un bel hommage au passé ferroviaire de cet édifice transformé en un vaste espace ouvert sur son environnement 

Les espaces paysagers associent le renouveau des mobilités à la prise en compte des enjeux écologiques et climatiques dans la transformation du quartier. Les plantations d’arbres, arbustes et plantes vivaces sont complétées par des zones prairiales en semis manuel, entretenues en régime de fauche tardive, afin de développer davantage la diversité végétale et animale de ces ensembles fleuris. En été, ce couvert herbacé permet de maintenir un microclimat plus frais au niveau du sol et d’alléger l’exposition de la terre « nue » aux fortes chaleurs, en défendant les substrats fertiles des phénomènes d’appauvrissement et assèchement. Avant la fauche annuelle en septembre, les équipes en charge de l’entretien effectuent des passages réguliers pour éradiquer manuellement les espèces envahissantes ou toxiques, tout en pratiquant un entretien des espaces verts ajusté et économe en eau, évitant les produits phytosanitaires. 

Le parti d’aménagement allie la fonctionnalité du site avec son intégration paysagère, la végétalisation et l’utilisation de matériaux éco-certifiés. C’est le cas par exemple de « l’Urbalith » qui a été mis en œuvre pour les parkings par l’entreprise Colas dans le cadre d’un chantier pilote dans le Cantal. Ce revêtement perméable et recyclable est issu d’un mélange à froid, qui réduit les rejets de CO2. L'aménagement global a intégré la gestion alternative des eaux pluviales par infiltration. Les énergies renouvelables ont aussi toute leur place avec l'installation de panneaux photovoltaïques sur la toiture de la halle qui permettent une production de près de 100 kilowatts-crête.