De l'eau un peu, beaucoup, pas du tout...

Fortes chutes de neiges cet hiver, redoux et pluies importantes en février : ces phénomènes météorologiques cumulés ont provoqué une crue importante sur notre territoire. Explications !
Publiée le lundi 22 février 2021

L’hiver 2020-2021 a marqué les esprits avec ses chutes de neige conséquentes. Le manteau blanc a dépassé le mètre au dessus de 800 m d’altitude, en quelques jours. Selon Météo France, un épisode de ce type ne se produirait que tous les 20-25 ans. Explications !

Le redoux brutal survenu début février, couplé à l’arrivée de pluies à toutes altitudes, a conduit à la fonte de ce manteau neigeux. Ces phénomènes ont inévitablement provoqué une crue, favorisée par des sous-sols déjà saturés. Les principales rivières du bassin Cère amont (Cère, Jordanne, Authre) et leurs affluents sont sortis de leurs lits, avec des débits jusqu’à 70 m3/s. Cette crue se situe, d’après les statistiques et observations, entre une crue quinquennale (qui survient en moyenne tous les 5 ans) et une crue décennale (de retour tous les 10 ans).

Une crue importante

Les cours d’eau ont essuyé une première montée des eaux le vendredi 29 janvier 2021 en fin de matinée, avec un pic atteint le 1er février 2021 en milieu d’après-midi. Voici les débits maximums enregistrés par les stations de suivi lors de cet événement :
- Cère (à Vic-sur-Cère) : 68 m3/s
- Jordanne (à Aurillac) : 62 m3/s
- Authre (en aval d’Ytrac) : 50 m3/s
- ru de Roannes (en aval de Roannes-Saint-Mary) : 20 m3/s
La localisation de ces stations influence les débits mesurés ; sur la Cère, les mesures sont faites assez en amont, alors que sur la Jordanne, elles se font à Aurillac, en aval du bassin et autour des zones imperméabilisées qui exacerbent la montée brutale des eaux.

Si les niveaux d’eau ont pu impressionner, c’est surtout la durée de l’épisode que nos techniciens soulignent. En effet, la fonte des neiges et le ruissellement des versants se sont étalés sur plusieurs jours, soutenant, une semaine durant, des débits importants dans les cours d’eau. Cet étalement de la fonte a permis d’éviter une crue plus brutale et de plus grande ampleur.

Des images impressionnantes

  • CRUE_JanvFev2021_Cere_GEMAPI (28)
  • CRUE_JanvFev2021_Cere_GEMAPI (36)
  • CRUE_JanvFev2021_AffluentJordanne_GEMAPI (9)
  • CRUE_JanvFev2021_Cere_GEMAPI (38)
  • CRUE_JanvFev2021_Cere_GEMAPI (32)
  • CRUE_JanvFev2021_Cere_GEMAPI (26)
  • CRUE_JanvFev2021_Jordanne_GEMAPI (20)
  • CRUE_JanvFev2021_Jordanne_GEMAPI (41)
  • CRUE_JanvFev2021_Jordanne_GEMAPI (42)
  • CRUE_JanvFev2021_Jordanne_GEMAPI (4)
  • CRUE_JanvFev2021_Mamou_GEMAPI (24)
  • CRUE_JanvFev2021_ZoneHumideMamou_GEMAPI (22)
  • CRUE_JanvFev2021_Jordanne_GEMAPI (8)
  • CRUE_JanvFev2021_RuRibe_GEMAPI (34)
  • CRUE_JanvFev2021_RuissellementJordanne_GEMAPI (11)
  • DJI_0115
  • DJI_0120
  • CRUE_JanvFev2021_RuAuzolles_GEMAPI (7)
  • CRUE_JanvFev2021_Jordanne_GEMAPI (5)
  • DSC_0102
  • DJI_0117
  • DSC_0127
  • Sansac  La cere au vieux pont   Michel Baissac
  • DSC_0078
  • Ytrac_Muriel Escalier_03
  • CRUE_JanvFev2021_RuissellementJordanne_GEMAPI (13)
  • Ytrac_Muriel Escalier_02
  • La cère devenue fleuve à l'entrée de Sansac   Virginie Fiche
  • La cère au moulin de Bargues    Michel Baissac

Préserver les zones d'expansion des crues

Ces événements naturels rappellent que les rivières sont animées d’une force vive, qui se dissipe plus ou moins selon la morphologie et la constitution du lit et des berges. Le débordement des rivières permet une dissipation latérale de l’énergie hydraulique. A l’inverse, une rivière canalisée aura une action verticale : elle érodera le fond de son lit et taillera des berges de plus en plus hautes et verticales, susceptibles de déstabiliser végétation et aménagements présents.

En ce sens, le respect des zones d’expansion des crues par l’urbanisation est un incontournable dans la prévention des risques liés aux inondations. Historiquement occupées par de vastes zones humides, remplies en eau au gré des crues et des précipitations, ces mêmes zones rechargeaient les cours d’eau lorsque les apports aériens se faisaient rares. Avec la modification de répartition des précipitations, conséquence du changement climatique, l’importance de la préservation de l’espace de débordement des rivières est une des solutions basée sur la nature, pour réguler les flux d’eau douce de surface et pérenniser cette ressource vitale.

Sur la CABA, il existe 2 Plans de prévention des risques naturels « inondation » (PPRi) pour Velzic/Saint-Simon et Aurillac/Arpajon (cf. encadré ci-contre). Délimitation des zones exposées, mesures de prévention/protection : ils sont consultables ici.

 

Merci aux photographes : Mairies d'Arpajon-sur-Cère, de Sansac-de-Marmiesse et d’Ytrac, Michel Baissac, Evelyne Maniaval,
Virginie Fiche, Muriel Escalier, Service GEMAPI du Bassin Cère Amont